Même avec une préparation rigoureuse, il est possible que votre demande d’enregistrement de marque soit refusée. Comprendre les raisons du rejet et connaître vos options vous aidera à transformer un refus initial en enregistrement réussi.
Pourquoi une demande de marque peut-elle être rejetée ?
Voici les causes les plus fréquentes :
1. Objections de fond
Termes génériques ou descriptifs
Votre marque décrit directement les produits ou services proposés, ou utilise des termes communs à l’ensemble du secteur.
Exemples :
- FastPizza pour des livraisons de pizzas
- SoftTouch pour des adoucissants
- CloudStorage pour des services de stockage
- 24/7Legal pour des services juridiques
Pourquoi c’est un problème : une marque doit permettre d’identifier l’origine commerciale, pas simplement décrire le produit.
Risque de confusion
L’examinateur identifie une marque identique ou similaire déjà enregistrée dans la même classe ou une classe proche.
Solution : Fournir des preuves de distinction entre les marques, affiner la description des produits/services ou proposer un accord de coexistence.
Caractère trompeur
La marque donne une fausse impression sur la qualité, l’origine ou les caractéristiques du produit.
Exemples :
- OrganicClean pour un produit non bio
- SwissWatch pour une montre fabriquée hors de Suisse
- InstantResults pour un service nécessitant du temps
2. Objections formelles
Preuves d’usage insuffisantes
Les éléments fournis ne prouvent pas un usage réel de la marque dans le commerce.
Erreurs fréquentes :
- Produits : étiquettes peu lisibles, emballages non pertinents
- Services : captures d’écran sans visibilité claire de la marque
- Qualité : images floues ou montages (mock-ups)
- Faux usage : absence de preuves concrètes
Dossier incomplet
Il manque des éléments essentiels à l’évaluation.
Erreurs courantes :
- Données incomplètes sur le demandeur
- Classes mal choisies ou mal décrites
- Absence de procuration (si exigée)
- Paiement incorrect des taxes
- Représentation graphique floue
Vos options après un refus
1. Répondre à l’avis d’examen
L’office envoie un avis officiel précisant les motifs du refus.
Délai habituel : 2 à 3 mois pour :
- Apporter des arguments juridiques
- Modifier la description ou le signe
- Fournir de nouvelles preuves
Une réponse bien rédigée permet souvent de lever les objections.
2. Faire appel auprès de l’office
Si l’avis est maintenu, vous pouvez déposer un recours devant l’organisme compétent (par exemple : TTAB aux États-Unis, ou équivalent local).
Ce recours implique :
- Un dépôt formel d’appel
- Une argumentation juridique approfondie
- Éventuellement une audience orale
C’est pertinent si l’examinateur a mal interprété les règles.
3. Modifier la marque et redéposer
Si l’objection est irréversible (ex : marque trop descriptive), vous pouvez :
- Choisir un nom plus distinctif
- Limiter les classes concernées
- Créer une nouvelle marque plus originale
4. Négocier un accord de coexistence
Il s’agit d’un contrat formel entre deux titulaires de marques similaires pour éviter tout conflit.
Un bon accord prévoit :
- Les produits/services couverts par chaque marque
- Les territoires respectifs d’utilisation
- L’engagement mutuel à ne pas s’opposer
Attention : certains offices peuvent tout de même refuser l’accord s’ils estiment que la confusion reste possible.
En cas de refus : ne baissez pas les bras
Un refus n’est pas une fin en soi. En choisissant la bonne stratégie – réponse argumentée, appel, nouveau dépôt ou accord – vous pouvez surmonter la majorité des rejets.
L’essentiel est d’adapter votre approche à vos objectifs commerciaux et à la nature du refus.